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Stoïcisme

Le stoïcisme est un courant philosophique né en Grèce avec Zénon de Kition au IVème siècle avant notre ère. Cette philosophie (on parle aussi de l'école du Portique) enseigne que le bonheur et la vertu découlent de la sagesse, de la modération et de la maîtrise de soi.


Les stoïciens croient en l'existence d'une raison universelle qui régit l'univers, et ils encouragent l'acceptation des événements qui échappent à notre contrôle. La philosophie stoïcienne met également l'accent sur la compassion envers les autres et le devoir envers la société. Les stoïciens célèbres incluent Épictète, Sénèque et, bien sûr, Marc Aurèle.


Une doctrine philosophique née en Grèce, avec une apogée durant… l’empire romain.


Si le stoïcisme est né en Grèce, il est important de souligner que son apogée a véritablement eu lieu durant l’empire romain. Car en affinant un peu plus l’analyse historique de ce mouvement philosophique, on pourrait ainsi affirmer qu’il existe communément trois grandes périodes du stoïcisme : 


  • l’ancien stoïcisme (vers 300 - 250 avant Jésus-Christ, avec évidemment Zénon de Kition), en Grèce ; 

  • le stoïcisme moyen aux IIème et Ier siècle avant Jésus-Christ, avec des figures telles que Antipater de Tarse et Posidonius d’Apamée ; 

  • et enfin le stoïcisme impérial, romain cette fois, avec Sénèque, Epictète et donc Marc Aurèle.


Certaines thématiques stoïciennes (renoncement, maîtrise des passions, etc.) se retrouvent par la suite dans le christianisme. C’est pour cette raison que le stoïcisme a perdu de son éclat au fil des siècles, cannibalisé par le christianisme dont on connaît bien évidemment l’importance que cette religion a pris au fil des siècles.


Néanmoins, il est important de souligner que le stoïcisme n’est pas mort au IIIème ou IVème siècle. Il a retrouvé un regain d’intérêt lors de la Renaissance (évidemment, dirons nous, tant cette époque s'est largement inspiré de l'Antiquité) avec ce que l’on pourrait appeler le néo-stoïcisme (dont Juste Lipse est l’emblématique représentant) et même aujourd’hui avec le stoïcisme moderne.



Buste de Marc Aurèle, figure du stoïcisme
Buste de l'empereur Marc Aurèle, l'une des figures du stoïcisme © Image par 6212079 de Pixabay

Buste de l'empereur Marc Aurèle, l'une des figures du stoïcisme © Image par 6212079 de Pixabay


Les principes fondamentaux du stoïcisme


En guise d’introduction, une formule assez connue d’Epictète tirée de son Manuel pourrait résumer cette doctrine : « Il y a des choses qui dépendent de nous ; il y en a d’autres qui n’en dépendent pas. Ce qui dépend de nous, ce sont nos jugements, nos tendances, nos désirs, nos aversions : en un mot toutes les œuvres qui nous appartiennent. Ce qui ne dépend pas de nous, c’est notre corps, la richesse, la célébrité, le pouvoir ; en un mot toutes les œuvres qui ne nous appartiennent pas ».


Le stoïcisme est de fait une philosophie particulièrement exigeante. En décomposant le monde et la vie à la manière d’Epictète, ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas, le stoïcisme nous invite à agir sur tout ce sur quoi nous avons la main pour rendre notre passage sur terre plus vertueux. 


C’est ainsi qu’on peut mettre en évidence certains grands principes directeurs de la philosophie stoïcienne : 


  • Les stoïciens croient en l'existence d'une raison universelle, une force ordonnatrice qui régit l'univers. Ils soutiennent que chaque individu fait partie intégrante de cette nature et doit vivre en harmonie avec elle.

  • Pour les stoïciens, la vertu, définie comme la sagesse, le courage, la justice ou encore la tempérance, est le seul véritable bien. Ils affirment que cultiver ces vertus est la clé du bonheur et de l'épanouissement personnel.

  • Un principe central du stoïcisme est la maîtrise de soi, ou l'autodiscipline. Cela implique de contrôler ses émotions, de faire preuve de résilience face aux épreuves et de ne pas être affecté par les circonstances externes sur lesquelles nous n'avons pas de contrôle.

  • A bien des égards, le stoïcisme est une forme d'ascétisme. Les stoïciens encouragent la détachement par rapport aux biens matériels et aux succès externes, considérant que le bonheur authentique découle de la maîtrise de soi et de la cultivation de la vertu, plutôt que de la richesse ou de la gloire.

  • Selon le stoïcisme, la vie est éphémère et le changement est inévitable. Les stoïciens insistent sur l'importance d'accepter la nature transitoire de toutes choses et de trouver la tranquillité d'esprit en s'adaptant aux fluctuations de la vie.


Le stoïcisme : peut-être avant tout une éthique


Le stoïcisme était usuellement divisé en trois branches, trois catégories de réflexion : la physique, la logique et l’éthique. Mais c’est bien de l’éthique (ou morale) dont il sera plus question ici.


La doctrine stoïcienne met en exergue une certaine représentation du monde, qui n’est autre qu’une forme de naturalisme : tout bon stoïcien doit vivre en harmonie avec la nature, reconnaître et accepter sa place au sein de l’Univers. Mais plus important sans doute, cet Univers est régi par une forme de nécessité, un principe directeur qui se retrouve dans tous les éléments de la vie, du plus petit caillou jusqu’au ciel, planète ou être humain. Ce principe directeur, cette raison, donne une cohérence à l’ensemble, au tout. 


Et de cette vision du monde découle une morale : tout bon sage stoïcien doit accepter l’ordre universel, y acquiescer (même les plus grandes tragédies comme la mort d’un proche par exemple). Plutôt que de s’évertuer à vouloir changer, modifier ou influer sur des éléments qui ne dépendent pas de nous (des éléments qui relèvent de l’ordonnancement du monde sur lequel nous n’avons aucun impact), le stoïcisme nous demande de nous focaliser sur ce sur quoi nous pouvons avoir une influence : nos émotions, nos jugements, nos désirs, et nos actions. Tout bon stoïcien doit garder la maîtrise de ses émotions, ne pas céder ni à la colère ni à la joie par exemple, maîtriser ses désirs, et vivre dans l’instant présent, sans se préoccuper de l’avenir. 


En somme, le stoïcisme invite chacun à agir selon sa nature, à agir selon la nature et le principe de la raison universelle qui l’habite. Avec un objectif : atteindre l'apatheia (l'absence de passions), et l'ataraxie (la plénitude de l’âme).

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“ Chaque esprit se construit pour lui-même une maison, et par-delà sa maison un monde, et par-delà son monde un ciel.”

Ralph Waldo Emerson

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