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La Psy - Freida McFadden (2022)

  • Photo du rédacteur: Max
    Max
  • il y a 3 heures
  • 5 min de lecture

Bien que le dénouement ne soit pas au rendez-vous, un roman à suspense prenant et efficace qui nous tient en haleine.

Un livre prenant bien qu'un brin décevant qui nous fait découvrir l'oeuvre de Freida McFadden

La Psy, Freida McFadden, City Editions, 2024 (2022)

Jeunes mariés, Tricia et Ethan recherchent la maison de leurs rêves. Alors qu'ils visitent un manoir isolé ayant appartenu au docteur Adrienne Hale, une psychiatre renommée disparue sans laisser de trace quatre ans plus tôt, une violente tempête de neige les piège sur place. Et la maison n’a rien d’un cocon rassurant... Il y a ces empreintes de pas récentes sur le parquet, ces bruits à l’étage, comme si quelqu’un vivait là. Pire encore : Tricia découvre une pièce secrète qui renferme les enregistrements audio de chaque patient du docteur Hale. 

La jeune femme les écoute les uns après les autres, tard dans la nuit. La toile de mensonges ayant conduit à la disparition de la psy se dévoile lentement. Mais déterrer de vilains petits secrets est un jeu dangereux, et lorsque Tricia écoute le dernier enregistrement, il est déjà trop tard...

Difficile sans doute aujourd’hui de passer à côté du phénomène que représente Freida McFadden. En quelques années, l’écrivaine américaine est devenue une auteure incontournable du paysage littéraire mondial et, aussi, français. Chacune de ses publications se glisse en quelques jours au sommet des meilleures ventes de livres. Révélée grâce à l’inénarrable La Femme de ménage, livre auquel elle a donné plusieurs suites, Freida McFadden fait aujourd’hui partie de ces rares auteurs à qui tout sourit.


Le phénomène Freida McFadden


Pourtant, au début des années 2010, le succès était loin d’être au rendez-vous. L’auteure a pendant longtemps publié ses romans à compte d’auteur, avant que, finalement, une maison d’édition américaine ne décide de la prendre sous son aile. Et ce n’est qu’en 2023 que l’un de ses romans finit par être publié en France. Le phénomène de La Femme de ménage et, plus généralement, de Freida McFadden était né.


Ce sont ces difficultés qui expliquent aujourd’hui que tant de romans signés de sa plume soient publiés à un rythme effréné. Les nombreux refus des maisons d’éditions n’ont pas éteint sa créativité, elle qui a continué à écrire, ce qui lui permet aujourd’hui d’avoir de nombreux romans terminés à publier. Non content d’avoir sorti les trois tomes de sa série événement, un certain nombre de ses livres se trouvent aujourd’hui au sommet des ventes : Le Boyfriend, La Prof et, le livre qui nous occupera ici, La Psy.


C’est par ce livre que j’ai décidé de découvrir l’univers de Freida McFadden. Plutôt que de lire le roman qui l'a révélé, il m’a semblé plus opportun d’ouvrir les pages d’un autre de ses livres. La quatrième de couverture était peut-être à mes yeux plus alléchante. Un huis clos se déroulant au sein d’une maison isolée, coupée du monde pour quelques jours par une tempête de neige, une psy tout bonnement disparue, et un certain nombre de mystères. De quoi séduire le fan de thriller et de romans à suspense que je suis.


Je crois que tout être humain est capable de faire des choses terribles si on le pousse à bout.

Un roman construit de manière méthodique et clinique


On sent dès les premières pages que Freida McFadden maîtrise son sujet. Ce n’est à l’évidence pas le premier roman à suspense qu’elle écrit. En quelques lignes, le cadre est posé : un jeune couple cherchant à acheter une maison se trouve coincé par la neige dans une maison totalement isolée et devra y passer plusieurs jours. Le huis clos s’installe rapidement ; on apprend que l’ancienne propriétaire, une psychologue réputée, a mystérieusement disparu. L’immense maison est imprégnée d’une atmosphère étrange qui participe à la mise sous tension des deux personnages comme du lecteur. Quels terribles secrets se cachent sous la poussière de cette maison ?


C’est avec cette entrée en matière des plus efficaces que débute ce roman. La narratrice n’est autre que Tricia, une jeune femme fraichement mariée, qui est très vite mise mal à l’aise par l’ambiance qui règne dans cette maison. D’autant plus qu’elle semble être la seule à percevoir des événements étranges en son sein, son mari Ethan n’y voyant rien à redire, subjugué par le charme de la demeure.


Les chapitres s'enchaînent, tous relativement courts, ciselés, allant droit à l’essentiel. Très vite, pour éviter de tomber dans les carences du huis clos classique sans doute, le lecteur voit apparaître le point de vue d’un autre personnage : celui de la psy, Adrienne. Les chapitres dont cette dernière est la narratrice s'immiscent entre ceux portés par Tricia. Peu à peu, grâce au récit d’Adrienne, on découvre les événements qui ont conduit à sa disparition quelques années auparavant…


Il se passe quelque chose dans cette maison. J’en suis sûre, même s’il ne me croit pas.

Nous ne révèlerons évidemment rien ici du dénouement. Les livres de Freida McFadden sont avant tout réputés pour leur fin… surprenante. Mais arrêtons-nous tout de même quelques instants sur son style. Force est de constater qu’il est relativement simple, sa prose va droit à l’essentiel. Très peu de fioritures, tout est fait pour poser le cadre de son récit et pour créer le suspense qui conduira le lecteur vers les dernières pages du roman.


En ce sens, ce roman respecte sa promesse. De manière intelligente, Freida McFadden apprécie mener son lecteur vers de fausses pistes, l’inciter subtilement à se créer des théories qui mèneront inévitablement vers des impasses. Autant dire que nous n’y voyons que du feu : le dénouement est, me semble-t-il, totalement imprévisible. Sans doute trop. Car une fois le livre fini, il reste ce sentiment étrange, et teinté de déception aussi peut-être, d’avoir été mené en bateau tout du long. Cela n’aurait pas été dérangeant si la révélation finale avait tenu la route. Or, en ce qui me concerne, il me semble plutôt qu’il tombe comme un cheveu sur la soupe, rien ne le laissant présager.


Au fond, ce livre est évidemment prenant. On se surprend à le lire d’une seule traite ou presque. Mais à la fin, la déception est bien présente, le dénouement étant si imprévisible qu’il en devient presque improbable. Une déception qui ne m’empêchera pas de redonner une chance à l’autrice.


Freida McFadden s’impose aujourd’hui comme un véritable phénomène littéraire. Longtemps ignorée, l’autrice américaine connaît désormais un succès mondial fulgurant, chaque nouveau roman s’imposant rapidement parmi les meilleures ventes. Révélée avec La Femme de ménage, elle poursuit sur sa lancée avec d’autres thrillers psychologiques, dont ce roman : La Psy. Ce livre reprend les codes du huis clos : une maison isolée, une tempête de neige, une disparition mystérieuse. L’intrigue, méthodiquement construite, repose sur une double narration alternant entre Tricia, une jeune femme prisonnière de la demeure, et Adrienne, la psy disparue. Ce dispositif narratif maintient efficacement la tension et évite la monotonie du genre. Le style de McFadden se distingue par sa simplicité et son efficacité. Écriture épurée, chapitres courts, rythme soutenu : tout est mis au service du suspense. L’autrice excelle à manipuler son lecteur, à semer des fausses pistes et à entretenir le doute jusqu’au bout. Toutefois, si le dénouement surprend, il semble aussi trop abrupt et peu crédible, donnant l’impression d’arriver comme un cheveu sur la soupe. En définitive, La Psy est un thriller efficace, haletant et accessible, porté par une mécanique narrative bien huilée. Malgré une conclusion somme toute assez décevante, le roman tient sa promesse de tenir en haleine le lecteur — et donne envie de poursuivre la découverte de son œuvre, au moins pour un livre de plus.


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Commentaires


“ Chaque esprit se construit pour lui-même une maison, et par-delà sa maison un monde, et par-delà son monde un ciel.”

Ralph Waldo Emerson

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