La Très Catastrophique Visite du Zoo - Joël Dicker (2025)

Un roman léger, drôle, et divertissant qui saura sans nul doute redonner le goût de la lecture à ceux qui l'ont longtemps délaissée.

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La Très Catastrophique Visite du Zoo, Joël Dicker, Rosie and Wolfe, 2025

À la veille de Noël, une visite scolaire dans un zoo tourne à la catastrophe.

Que s'est-il passé exactement ? Les parents de Joséphine, qui participait à cette sortie et qui semble être l'une des protagonistes de cette affaire, sont bien déterminés à le découvrir. Dans cette quête de vérité, on comprend peu à peu qu'une catastrophe n'arrive jamais seule. Les apparences sont trompeuses et le récit des évènements va prendre une tournure que personne n'était près d'imaginer.

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On ne présente plus Joël Dicker. Chacune de ses nouvelles parutions est aujourd’hui un petit événement dans le monde de la littérature, faisant de lui l’un des auteurs francophones les plus lus au monde. Ce succès, qui ne s'essouffle pas depuis la sortie de son livre La Vérité sur l’affaire Harry Quebert en 2012, est somme toute assez prodigieux. En l’espace d’un peu plus d’une décennie, Dicker est devenue l’un des auteurs phares du thriller. 

Ce succès, il le doit notamment à une formule qui a su faire ses preuves. Meurtre, disparition ou cambriolage, si l’événement majeur de chacun de ses livres peut varier, leur structure, quant à elle, est souvent la même. Aller-retours incessants entre le passé et le présent, écriture fine et ciselée, suspense haletant. La plupart de ses romans (La Disparition de Stephanie Mailer, L’Énigme de la chambre 622 ou encore Un Animal sauvage) sont, chacun à leur manière, le reflet de ce savoir-faire. Bref, dans l'univers du polar, Dicker est un maître.

Une catastrophe ne se produit jamais soudainement : elle est l’aboutissement d’une série de petites secousses dont on ne remarque presque rien mais qui, peu à peu, deviennent un tremblement de terre.

Une mission : démocratiser la littérature

Pourtant ici, avec ce livre, La Très Catastrophique Visite du Zoo, Joël Dicker sort de sa zone de confort avec, semble-t-il, une forme de mission : sortir de l’univers du thriller pour écrire un livre qui s’adresse à tout le monde, aux lecteurs « de 7 à 120 ans ». Lui dont les livres sont déjà vendus à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires à chacune de ses parutions, s’interroge pourtant sur l’avenir de la lecture au sein de nos sociétés dévorées par le numérique :  « Faut-il y voir un véritable effritement du lectorat ? ». C’est pour cette raison que Dicker souhaite, avec ce livre, démocratiser encore plus le plaisir d’ouvrir un livre.

L’objectif est clair : ouvrir les portes de la littérature au plus grand nombre. Pour cela, Dicker a écrit ce livre à hauteur d’enfant, en l'occurrence, à travers les yeux de Joséphine, enfant scolarisée dans une « école spéciale », aux côtés de ses amis : Artie ,Thomas, Otto, Giovanni et Yoshi. Visiblement surdoués, ces six enfants vont être confrontés au sein de leur école à une série de catastrophes qui mèneront, inexorablement, à l’épisode du zoo. 

Tout commence avec l’inondation de leur école, visiblement causée par l’intervention d’un tiers. Mais qui aurait bien pu avoir un motif pour boucher les lavabos de l’école et inonder leur salle de classe ? Un mystère que la bande d’amis est bien décidé à percer. 

C’est ce mystère (on est chez Dicker après tout, il faut bien qu’il y en est un peu) qui fera ici office de fil conducteur. Joséphine, avec son vocabulaire et son esprit propre à son âge, raconte à ses parents les événements qui ont conduit à cette sortie au zoo. 

Au fond, la démocratie avait été bafouée ce soir. Et je me suis dit que les vrais coupables de ce fiasco n’étaient pas tant les membres de la minorité bruyante, qui avaient le droit d’exprimer leur opinion, mais tous ceux autour qui étaient restés totalement muets.

Une lecture accessible, amusante et universelle

Avec La Très Catastrophique Visite du Zoo, il est indéniable que Dicker a réussi son pari. Il offre un récit léger mais prenant qui peut, sans l’ombre d’un doute, redonner envie de lire. Les aventures de Joséphine et de sa bande, dans un univers baigné de naïveté et de sincérité, a de quoi séduire n’importe quel lecteur.

On se plaît à suivre le déroulé des événements, raconté avec candeur par Joséphine. Loin de se retrouver désemparée par chacun des problèmes ou difficultés qu’elle rencontre, son honnêteté et sa bonne volonté la poussent à chaque fois à trouver une solution, quitte à surprendre le monde des adultes…

Bien qu’il ne s’agisse pas ici d’un roman à suspense à proprement parler, on se surprend à faire défiler les pages. Ce roman (qui est tout de même assez court), nous cueille d’entrée grâce à Joséphine. Certains passages sont particulièrement drôles : ici aussi, la fameuse maxime « la vérité sort de la bouche des enfants » prend parfois tout son sens. Les parents d’élèves, pour la plupart dépassés, tout comme le Directeur d’ailleurs, sont souvent pris de court par la réaction de ces enfants somme toute d’une grande lucidité.

Bien entendu, il s’agit ici d’un roman à destination d’un public suffisamment large pour englober aussi les enfants. On ne retrouvera donc pas la profondeur qu’on pourrait attendre d’un auteur accompli comme Dicker. Pour autant, l’écrivain nous offre quelques réflexions bienvenues, comme celle du concept de démocratie expliqué aux enfants. Mais l’essentiel n’est pas là.

Dicker a osé sortir de sa zone de confort pour démocratiser encore un peu plus la littérature et la lecture. Il met de côté ses thrillers méthodiquement construits pour nous offrir un roman qui se veut avant tout un divertissement, un divertissement qui puisse redonner le goût de la lecture à ceux qui l’ont peut-être trop longtemps délaissée. Et il vrai que ce roman représente une très belle porte d’entrée sur le monde des livres. La promesse de ce roman est donc tenue, le lecteur que je suis ayant passé un très bon moment en compagnie de ces enfants si attachants.

Au fond, les gens sont comme les étoiles : c’est en les regardant attentivement qu’on se rend compte à quel point ils brillent.

Avec La Très Catastrophique Visite du Zoo, Joël Dicker sort de sa zone de confort. Lui qui nous a offert, dans l’ensemble, d’excellents thrillers, a délaissé à l’occasion de ce livre la méthode qui a fait son succès : enquête policière, aller-retours entre passé et présent, suspense étouffant. Porté visiblement par une mission, celle de démocratiser encore un peu plus la littérature et la lecture, il nous plonge ici dans un roman raconté à hauteur d’enfant, à travers les yeux de Joséphine, scolarisée dans une « école spéciale », et ceux de ses amis. Tout par du mystère qui entoure l’inondation de leur école. Qui a bien pu vouloir les empêcher d’y retourner ? C’est ce mystère (on est chez Dicker après tout) qui sera le fil conducteur de ce récit et qui conduira à la visite de ce fameux zoo. Avec ce livre, on plonge dans un univers enfantin (dans le bon sens du terme), baigné de naïveté et de sincérité propre à cet âge. Certes, on est loin des romans auxquels Dicker nous a habitués, mais ce livre est particulièrement plaisant à lire. Souvent drôle, léger, il offre un très joli moment de lecture à quiconque ouvrira ce livre pour ce qu’il est, à savoir un livre divertissant. Beaucoup pourront sans doute retrouver le goût de la lecture grâce à lui. La promesse de Dicker est donc, à mon sens, tenue. Et c’est bien là l’essentiel.

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